Patrick Levy est l'investigateur coordinateur de l'équipe qui a conçu le plan de l'étude. Une première phase s'est tenue à Grenoble où, pendant deux jours, les 12 sujets de l'étude ont effectué l'ensemble des évaluations en plaine (une échocardiographie au repos et à l’effort, une mesure de l’oxygénation et du débit sanguin du cerveau au repos, une mesure de l’endurance maximale à l’effort, une analyse du sommeil, des tests de capacités cognitives, des prélèvements sanguins pour analyse de la production d’EPO et hémoglobine) Tous les tests seront répétés à l’identique en altitude, à l’arrivée à l’Observatoire Vallot et après 5 jours de séjour en haute altitude. De plus, tous les sujets doivent effectuer une séance de 50 minutes sous l’IRM avant et juste après leur séjour à l’observatoire Vallot. L’imagerie par résonance magnétique permet d’observer le « gonflement » de la matière grise, à l’origine des oedèmes cérébraux, mais aussi les variations de perfusion cérébrale. Ces expérimentations ont comme but de mieux comprendre les mécanismes de limitation de la performance à l’effort en altitude, ainsi que d'évaluer le rôle des perturbations du sommeil sur l’acclimatation à l’altitude.
Le transport des deux tonnes de matériel du laboratoire HP2 de l'INSEREM installé au CHU de Grenoble a du être transporté à l'Observatoire Vallot par hélicoptère. Une météo capricieuse a obligé à retarder l'ensemble du projet de deux jours. Heureusement l'hélitreuillage a finalement eu lieu dimanche dernier et après neuf rotations dans des conditions météorologiques parfois difficiles les neuf expérimentateurs et les six sujets ont pu s'installer à l'observatoire. Dès son arrivée l'équipe s'est mise à la tache et les expérimentations ont commencé sans problèmes majeurs. Tests cognitifs, échographies pleuro-pulmonaires, échographies cardiaques, « tilt-test », et tests à l’effort se poursuivront encore quelques jours dans cet endroit si spécial.
Joseph Vallot fut un homme intéressé par diverses branches de la science comme, entre autres, la botanique, la glaciologie, la géologie,la médecine ou la physiologie, mais il aimait aussi l'alpinisme. En 1890, il a décidé de construire un premier observatoire sur le Rocher des Bosses qui fut déplacé 8 ans plus tard à l'endroit qu'il occupe actuellement. Il a mené de nombreuses études dans l'observatoire, seul où en compagnie d'autres spécialistes, sur les effets de l'altitude sur le corps humain. L'activité scientifique a diminuée considérablement depuis 1920 jusqu'à 1984, date à laquelle l'Observatoire Vallot passe sous la tutelle du CNRS. Depuis, l'observatoire est l'endroit choisi par de nombreuses équipes internationales pour mener leurs expérimentations en altitude.