Blog

Test des nouveaux chaussons d'escalade Boreal Marduk pour les voies classiques de plusieurs longueurs

Un test sur le terrain des derniers chaussons de la marque espagnole Boreal. <br>

Parmi les nouveaux modèles de Boreal 2014, le haut de gamme de la marque est finalement composé par les Satori, les Dharma et les Marduk.

Ces 3 chaussons offrent des alternatives futuristes et sont le fruit de la collaboration entre quelques grimpeurs professionnels et les concepteurs de Boreal. Les Satori, plutôt orientés vers le bloc et les Dharma (pour l'escalade sportive de haut niveau) sont les chaussons d'escalade les plus techniques de la marque, pour les voies les plus dures et ils comptent donc avec plusieurs améliorations techniques par rapport aux modèles précédents.

C'est pour cette raison-là que nous avons décidé de tester les Marduk : un modèle qui n'est pas révolutionnaire en soi-même, mais qui représente quand même un nouveau concept pour la marque. Ces chaussons essaient d'offrir des solutions à l'escalade classique du XXIe siècle, c'est-à-dire, à l'escalade sur voies de plusieurs longueurs, principalement des dalles et des parois qui sont plus verticales qu'auparavant et dont la cotation est maintenant plus extrême qu'il y a quelques années.


Test des Marduk

Notre testeur a essayé les chaussons pendant deux mois, sur à peu près 20 jours d'escalade à Taghia, au Marroc, ainsi que dans les sites d'escalade espagnols de Rodellar, Olvena, Vadiello, Montrebei et Riglos.

Boreal envisagea depuis le début de faire des chaussons confortables, pour pouvoir les utiliser pendant de longues heures sur ce type de voies, mais avec des prestations techniques permettant d'affronter les parois en toute confiance et sécurité.

Donc leur design devait être basé sur la dureté de la semelle, prête à grattonner sur les prises les plus petites, sur le confort et sur la performance en adhérence et lors des mouvements les plus techniques... caractéristiques de certains chaussons d'escalade, incompatibles jusqu'à maintenant.


Semelle rigide

Pour essayer d'obtenir un chausson performant mais confortable, ils ont utilisé la nouvelle gomme Zenith, le système de tension dans le talon et l'arche du pied « V2 Rand », ainsi qu'un nouveau design du talon, très important pour la structure de ces chaussons.

Ont-ils obtenu ce qu'ils cherchaient chez Boreal ?

Essais sur le terrain

« Quand j'ai commencé à grimper, j'utilisais normalement des chaussons d'escalade Boreal. Des modèles mythiques comme les Laser, Ninja, Stinger, Zen, etc. Après beaucoup de temps passé à utiliser ces chaussons, j'ai voulu essayer d'autres marques, que j'ai continué à utiliser jusqu'à maintenant.

Ça fait longtemps que j'observe l'évolution de Boreal et leur pari pour redevenir une marque leader au niveau mondial, statut qu'à mon avis, ils avaient perdu. J'avais aussi envie de savoir où en était l'évolution de leurs semelles (il s'agit de l'un des rares fabricants qui produit ses propres semelles).

J'étais donc un peu sceptique, mais j'ai quand même accepté d'essayer les nouveaux designs, pour voir comment ils réagissaient en 2014, quelques années plus tard.


En main

A première vue, il s'agit de chaussons d'escalade techniques, fabriqués en cuir et à la structure semi-asymétrique. Ils sont légèrement courbés vers l'avant et vers le bas, ainsi que plus larges à l'avant que d'autres chaussons, ce qui semble les rendre très confortables.

Le système “V2 Rand” enveloppe le pied depuis l'arrière grâce à des bandes en gomme placées en tension pour ajuster la chaussures au maximum au pied et la maintenir bien serrée. Le serrage s’effectue à l'aide de 2 velcros, qui facilitent le chaussage et le déchaussage et une languette doublée est intégrée à la tige pour plus de confort. Le talon attire aussi l'attention, car il est moins arrondi et bombé que d'habitude.

Au toucher, c'est un chausson d'escalade dur, qui ne se courbe pas facilement. La rigidité est l'une de ses caractéristiques, donc il est définitivement conçu pour les dalles et les réglettes, surtout en calcaire. Le caoutchouc a l'air d'être assez mou et d'offrir une excellente adhérence.


Je les ai enfilés et même s'ils avaient l'air d'être assez amples à l'avant, ils se sont très bien adaptés à la forme de mes pieds. En me levant, j'ai senti qu'ils ajustaient très bien à l'avant, mais par contre, la sensation du talon était bizarre : mis à part la raideur de celui-ci, il était légèrement plus bas que ceux des chaussons auxquels je suis habitué.

En grimpant

J'ai mis très peu de temps à m'habituer aux Marduk dans les premières voies que j'ai grimpé avec eux à Taghia, principalement parce qu'on peut grattonner très à l'aise avec eux. On sent bien les appuis sur les réglettes de n'importe quelle taille et la rigidité du chausson permet quand même de bien tenir sur les plus petits grattons, sans perdre la forme. Malgré cette rigidité caractéristique, les mouvements en adhérence sont facilement résolubles.


Grattonnages

Le caoutchouc Zenith adhère très bien grâce à ses 4 mm de grosseur. Il s'agit d'un mélange assez curieux : la semelle est rigide en général, mais le caoutchouc a l'air d'être mou. On aurait tendance à penser que ceci pourrait pénaliser le grattonnage, mais pas du tout. Les Marduk combinent à la perfection la rigidité de la semelle avec l'adhérence du matériel.

Comme le caoutchouc est assez mou, nous aurions tendance à penser que les chaussons pourraient vite s'abîmer ou que la durabilité de la semelle serait faible, mais par contre, après ces deux mois d'utilisation dans de nombreux types de rochers, assez différents les uns aux autres, leur usure est normale, même moindre que d'habitude et on n'apprécie aucun type de craquelure (la plus grande partie des voies ont été grimpées en calcaire).


Voies de plusieurs longueurs

Les premiers jours d'utilisation j'ai eu une sensation bizarre au talon, qui s'accentuait au fur et à mesure que j'avançais sur la voie. Pour pouvoir exprimer ces sensations de façon compréhensible et que les lecteurs puissent comprendre où je veux en venir, il faut nommer 3 facteurs : le design confortable de la forme du chausson, le système V2 Rand de fixation interne et le design du talon en soi.

Pour obtenir le confort nécessaire qu'exigent les voies de plusieurs longueurs sans pénaliser la technicité que demandent les cotations modernes de ce genre de voies, plus dures qu'auparavant, Boreal a élargi la forme du chausson pour inclure le système interne de fixation V2 Rand, deux bandes en gomme qui maintiennent le pied stable et avancé. Le pied semble alors jeté vers l'avant, ce qui bénéficie la sensibilité, l'adhérence et le grattonnage, mais comme le talon est assez droit (pas tellement bombé comme dans d'autres modèles) et un peu plus bas que d'habitude, au début on a l'impression qu'on va vite être déchaussé.


Système V2 Rand de tension dans le talon

En fait il s'agit d'une sensation psychologique, car on « sent » moins le talon qu'avec d'autres chaussons, mais celui-ci reste toujours en place. Il faut juste un peu de temps pour s'habituer. Au bout de quelques jours j'ai vraiment commencé à sentir qu'ils s'adaptaient à la forme de mes pieds comme un gant.

Comme je disais, ils s'adaptent très bien aux pieds avec l'usage et pour l'instant, la rigidité du chausson tient parfaitement, ils ne se sont pas déformés et ils continuent à bien grattonner.


À Riglos

Conclusions

J'ai été agréablement surpris par ces chaussons, à la fois très confortables et techniques. Il est évident que les Marduk ont été conçus pour les voies de plusieurs longueurs où il faut porter les chaussons pendant des heures, des voies qui d'habitude sont verticales (dalles) et où on a besoin de grattonner sans arrêt. Leur rigidité, en combinaison avec l'adhérence du caoutchouc Zenith, offrent une excellente performance.

Concernant la gomme, le seul doute que j'ai encore est par rapport à la durabilité : il est vrai que je les ai utilisés pendant plus de 20 jours et que j'ai passé plusieurs heures chacun de ces jours avec eux, mais pour l'instant ils tiennent parfaitement. Il faudrait donc les tester davantage pour connaître un peu plus sur la durabilité du caoutchouc.


La semelle après usage

À titre de référence, j'ai utilisé une pointure 42, étant donné qu'en chaussures de ville ou de montagne je chausse normalement du 43,5. Ma recommandation pour les grimpeurs qui feront des voies moins difficiles est de prendre une pointure plus proche de la leur, j'ai pensé qu'une pointure un petit peu plus grande aurait mieux convenu.

Si on me demandait de résumer ce que je pense des chaussons d'escalade Marduk, je dirais que ce sont des chaussons classiques du XXIe siècle. Ceci peut sembler une contradiction, mais je crois que ça reste aussi assez logique : ils sont polyvalents, confortables, efficaces... mais aussi techniques et préparés pour les défis et les cotations de l'escalade actuelle.

Évidemment, pour les voies les plus dures et courtes en escalade sportive, il y a d'autres options bien plus adaptées, que je conseillerais de choisir avant les Marduk. Mais les grimpeurs de voies de plusieurs longueurs et ceux qui cherchent la technicité et la polyvalence, devraient les prendre en compte.

La surprise des Marduk a été, pour le moins, très agréable et je suis sûr qu'après de nombreuses années sans avoir utilisé des chaussons Boreal, la marque figurera parmi mes candidates préférées lors de mon prochain achat de chaussons d'escalade. »


Les chausson d'escalade Boreal Marduk chez Barrabes.


À Taghia

Articles plus récents

Laissez vos commentaires

Soyez le premier à commenter cet article.