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La sécurité en escalade sportive (partie IV de IV)

Dernier chapitre de cette série. L'escalade sportive comporte un certain niveau de risque, supérieur à celui de l'escalade sur blocs, mais inférieur à celui de l'escalade traditionnelle sur parois et bien sur, très inférieur à l'alpinisme.

La progression dans la voie

A part les situations que sont décrites à continuation, une bonne habitude de sécurité passe logiquement par l'attention constante de la personne en charge de l'azurage, et aussi par une bonne communication entre grimpeur et assureur.

Voici quelques situations qui peuvent aggraver les conséquences d'une chute, et que nous devons donc éviter :


- Une mauvaise position de l'appareil d'assurage. Cela arrive souvent de manière fortuite, est donc nous devons être attentif et la corriger rapidement.

- Connexion aux ancrages désespérée. Arriver au rotpunkt dans une voie difficile est très bien, mais cela ne vaut pas la peine de risquer une chute à cause d'un ancrage difficile d'accès. Cela veut dire que si nous nous sentons trop à la limite, nous devrions nous accrocher à une sangle, surtout si la chute peut être importante.


La corde est passée derrière la jambe du grimpeur : situation dangereuse !

- La corde passée derrière une jambe peut être une situation dangereuse. Si nous tombons à ce moment là, la tension de la corde peut nous faire basculer en arrière et nous faire tomber sur le dos, avec le risque que cela comporte. Il faut donc faire spécialement attention à éviter cette situation. Le propre grimpeur, mais aussi l'assureur, qui souvent se rendra compte avant le grimpeur doit surveiller que cela n'arrive pas. Il est évident que porter un casque peut te sauver si ce genre de situation arrive.


Pendant l'escalade, le mousqueton peut se retourner et travailler mal

- L'orientation incorrecte de la fermeture du mousqueton dans lequel nous venons de passer la corde, quand après l'avoir fait nous faisons des mouvements latéraux. Nous devrions toujours orienter le doigt du mousqueton par lequel on vient de passer la corde du côté contraire à celui où nous allons. La corde pourrait sortir un mousqueton en cas de chute si nous ne le faisons pas.

- L'orientation incorrecte du mousqueton sur la plaque du parabole. Le doigt de celui-ci devrait toujours être dirigé à l'extérieur. Dans le cas contraire, le mousqueton pourrait sortir avec un simple mouvement de la corde, quand celle-ci pousse la sangle vers le haut. Il y a très longtemps, durant une épreuve de coupe du monde, une dégaine s'est échappée de son ancrage, toute seule. Comme les coupes du monde sont enregistrée en vidéo, on a pu se rendre compte que c'était pour la raison indiquée au-dessus. A partir de cet incident, tous les mousquetons ont été remplacés par des maillons, dans les épreuves d'escalade. Les système anti-retournement sont en général fabriqué en gomme et sont spécialement intéressants quand ils sont fixés hors de la dégaine sur une de ses extrémités, car ils protègent ainsi cette partie de la dégaine qui normalement est très exposé à l'usure. Il ne faut jamais les mettre sur la partie supérieure de la sangle. Une sangle équipée de cette façon se comporte de manière trop rigide, ce qui peut provoque que le mousqueton sort de son ancrage avec l'aide des mouvements de la corde.

- Le passage de la gomme sur des superficies coupante ou des prise affilée peut supposer qu'il faille être attentif et trouver une solution à ce problème avec un simple mouvement de la corde avec la main.

La chute et l'assurage

Un bon assurage est fondamental afin d'éviter un grand pourcentage des accidents qui arrivent en escalade sportive. La clef d'un bon assurage c'est qu'il soit dynamique. La même chute, assurée de manière dynamique ou statique peut avoir des conséquences très différentes. Un assurage statique veut dire que l'assureur arrête la chute brusquement, ce qui provoque une force de choc supérieure et un mouvement de pendule qui envoi le grimpeur contre la parois. Cette situation a provoqué beaucoup d'accidents, qui se caractérisent pas des lésions sur les membres inférieurs. Il y a d'innombrables exemples. Un grimpeur Catalan reconnu a souffert une foulure des deux chevilles après un choc frontal contre la parois à cause d'un azurage trop statique.

Un bon assurage est dynamique. Cela veut dire que la personne en charge de l'assurage, en cas de chute, accompagne le mouvement de celle-ci avec le corps, se laissant tirer par la corde, et même sauter en l'air si c'est nécessaire. La force de choc reçu par le harnais et l'encrage est bien inférieure, et surtout, celle du pendule contre la parois. La clef d'un assurage dynamique est l'attitude de l'assureur, qui devra synchroniser le moment où le grimpeur arrive au point le plus bas de sa chute avec le départ de son mouvement de traction par la corde en sautant vers le haut. C'est un autre motif pour ne pas laisser n'importe qui nous assurer.

Cependant durant la progression du grimpeur durant les 2 ou 3 premiers ancrages, nous devons être attentifs à ne pas assurer avec trop de dynamisme, ce qui pourrait entraîner que celui-ci touche le sol en cas de chute. Nous devons donc modérer ce dynamisme en fonction des situations, en nous mettant près de la verticale du premier ancrage.

Il existe d'autres facteurs qui interviennent dans le dynamisme de la chute :


La dégaine peut sortir toute seule de l'ancrage à cause de mouvement de la corde. Difficile mais pas impossible

- L'élasticité de la corde. Nous l'avons déjà mentionner dans la partie concernant le matériel. Les cordes avec la force de choc les plus basses sont les plus élastiques, et offrent donc des réceptions plus douces. Les cordes perdent leur élasticité avec le temps, donc les cordes plus neuves se comportent mieux que les autres.

- La longueur de la corde. Plus le grimpeur est en haut de la voie, plus doucement il tombera. La raison est que la longueur de corde impliquée est plus importante.


Une voie equipeé avec des dégaines courtes : la corde frottera plus et les chutes seront plus statiques

- Le frottement de la corde. En utilisant des sangles longues et évitant les angles prononcés de la corde, nous obtiendrons moins de frottements, et que toute la longueur de la corde travaille. Cet effet, cependant, ce ressent plus dans les voies longues, que sur les voies courtes avec des chutes relativement près du sol.

- La différence de poids entre le grimpeur et l'assureur. Si le grimpeur est sensiblement plus lourd que l'assureur, cela ajoute du dynamisme à la chute, car l'assureur sera entraîné ne cas de chute. si le grimpeur est plus léger que l'assureur, celui-ci devra être très attentif afin de provoquer du dynamisme pendant la chute. d'autre part, une différence de poids excessive peut être dangereuses durant les premiers ancrages, car par contrepoids, un grimpeur plus lourds que l'assureur peut toucher terre en cas de chute, et l'assureur peut être projeté vers le haut.

En plus d'appliquer du dynamisme à la corde en cas de chute, un bon assureur devra prendre l'habitude de garder la main inférieure sur la corde, ce qui peut éviter des accidents à cause d'un déblocage involontaire du levier de l'appareil pendant la chute.

Abandonner

La manœuvre d'abandon est relativement facile. Nous connecterons un mousqueton à l'ancrage ou nous sommes et nous demanderons au compagnon de nous ramener sur le sol, en vidant les ancrages inférieurs.
Il faut placer le mousqueton abandonné entre la roche et la dégaine sur laquelle nous sommes accroché au moment de faire la manœuvre. Comme nous sommes en train de descendre accroché à un seul point, si celui-ci lâche, l'accident est inévitable. Il existe plusieurs alternatives pour éviter ce risque: sacrifier un second mousqueton sur l'ancrage inférieur, descendre la voie avec précaution, ou effectuer une voie plus facile à côté de manière à récupérer le matériel.


Une bonne manière de monter le relais : deux dégaines à la même hauteur avec les mousquetons qui se touchent

Manœuvrer à la réunion

Une fois arrivé à la réunion, nous devrons procéder de manière différente si notre compagnon veut escalader en top-rope, veut escalader en premier ou ne veut pas faire la voie et nous devons donc démonter.

La double sécurité est le critère que nous devons choisir dans tous les cas: c'est à dire ne jamais dépendre d'un seul point d'accroche. Cela vaut autant pour le montage d'un top-rope comme pour la manœuvre de s'accrocher à une réunion pour passer la corde dans l'anneau ou le mousqueton de celle-ci. Quand au montage de la réunion, cela signifie que nous devrons toujours placer deux dégaines avec les fermetures orientée de manières opposées, là où passe la corde. Les dégaines doivent être mises directement sur les plaques de la réunion. Pour que la réunion travaille bien, nous devrons allonger l'une d'elle, de façon à ce que les mousquetons par où passe la corde soient à la même hauteur et se touchent. Si nous disposons les mousquetons séparés mais à une même hauteur, nous provoquerons des trottions sur la corde, qui peuvent être très gênantes et même nous empêcher d'escalader. Pour éviter cette situation, nous pouvons utiliser une sangle montée avec deux mousquetons de sécurité en position haute, là où travaillera la corde, et ajouter une dégaine normale, en position basse, pour doubler la sécurité. De cette manière nous éviterons la formation de trottions et nous maintiendrons un haut niveau de sécurité.


Et là, une mauvaise manière de le monter

- Ne jamais installer le top rope directement sur le mousqueton de réunion: cette mauvaise habitude engendre une usure exagérée et rapide du mousqueton.

- Pour démonter une voie une fois arrivés à la réunion, nous devrions procéder ainsi :
1- Nous ancrer sur deux points.
2- Ramasser 2 mètres de cordes et la nouer avec une sangle à notre harnais, pour ne pas la perdre.
3- Enlever la corde de la voie.
4- Fixer la corde au mousqueton de la réunion.
5- Demander au compagnon qu'il mette la corde en tension et se dispose à nous faire descendre.

- La communication entre grimpeur et assureur est essentielle à ce moment là pour éviter les accidents. établir un code entre compagnons habituels peut aider à rendre cette situation plus fluide et sûre. Il faut préciser que c'est une bonne habitude de demander au compagnon ce qu'il désire faire après nous, pour agir en conséquence une fois arrivé à la réunion.

La descente

Elle devrait être douce et constante, en prenant en compte les irrégularité de la parois, spécialement les bords et toits, où une vitesse excessive ou un arrêt peut supposer que le grimpeur qui descend peut se cogner et se blesser. Une bonne communication est de nouveau très importante.

L'arrivée sur le sol est le moment le plus délicat de la manœuvre :

- Vérifier que nous avons une longueur de corde suffisante est très important, comme nous l'avons signalé dans le paragraphe sur le matériel. Le nœud que nous avons fait à l'extrémité de la corde ou de la housse nous aidera à éviter l'accident de la corde qui se termine et sort de l'appareil. C'est une bonne habitude.
- L'atterrissage est le moment critique, il devrait donc être spécialement doux et contrôlé. Les branches d'arbres ou de grands rochers peuvent être des dangers évidents, que nous éviterons facilement si l'on nous fait descendre lentement.
- Le pendule violent vers l'arrière qui se produit dans les voies abruptes quand le grimpeur retire la dernière dégaine, est dangereux, car s'il y a des arbres ou des rochers au pieds de la voie, le grimpeur se verra projeté contre ceux-ci. Pour éviter ce problème. nous pouvons laisser la première dégaine et passer la corde dedans. Cela nous oblige à l'enlever après en escaladant depuis le sol, avec le compagnon avec la technique du bloc.

Escalade en top rope

- Les premiers mètres sont les plus critiques. En cas de chute, le grimpeur peut toucher le sol, si l'assureur n'est pas attentif et ne parte pas son attention sur la corde. Nous devons nous rendre compte que plus la voie est longue, plus la corde s'étirera en cas de chute, et donc la situation sera dangereuse. Donc, dans les premiers, et spécialement si ils sont difficiles et la voie est longue, nous devrions assurer en tension, en enlevant un peu de pois au grimpeur, même si cela ne lui plait pas.

Retirer la corde

- Défaire le nœud de sécurité, est la première chose que nous devons faire.
- Aviser à tous ceux qui sont autours et leur donner le temps de s'en aller. Si il y a quelqu'un entrain d'escalader dans une voie voisine, nous devrons attendre. Enfin, nous devront étirer la corde, en nous éloignant de sa verticale. En plus du fouet de la corde, nous pouvons recevoir des pierres que la corde à déséquilibrer dans sa descente. Il faut aussi faire attention à la même manœuvre réalisée par des cordées adjacentes, qui ne préviennent pas toujours.

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