Mais ce n'est pas tout: selon une expédition scientifique franco-italienne, certain jours, la pollution atmosphérique au pied du Toit du monde est dix fois plus élevée que celle enregistrée à Grenoble, pourtant connue pour être située dans une ¨cuvette¨ entourée de montagne, où stagne la pollution! Cette aventure sportive et scientifique commence en 2006 par la construction d’un laboratoire -une pyramide de verre- et d’une cabane de mesures à plus de 5000 m d’altitude. Les données engrangées sont très surprenantes : on observe certains jours une pollution de 10 microgrammes par m3 alors qu’à Grenoble elle n’est que de 1 à 2 microgrammes par m3. C'est un taux 3 fois supérieur à celui permis par l´UE pour les villes européennes!
Parmi les explications trouvées, l’existence d’un nuage de pollution riche en ozone et carbone noir, appelé ABC pour "Atmospheric Brown Cloud". Ce nuage, découvert dans les années 1990 par le Pr Veerabhadran Ramanathan (Scripps Institution, Californie, USA), se sert des vallées himalayennes comme d’un couloir pour atteindre le sommet des massifs, polluer leur atmosphère et faire fondre les glaces. Quel est l’influence de ce nuage sur cette immense réserve d’eau qu’est l’Himalaya ? En quoi le réchauffement climatique modifie les 33.000 km2 de glace de cette chaîne de montagne ? Jusqu’à présent l’attention était focalisée sur les glaces du pôle nord et du pôle sud, en oubliant que la Terre possède son troisième pôle : l’Himalaya.
Le débat fera suite à la projection du documentaire d'Agnès Moreau intitulé "Un nuage sur le toit du monde", le jeudi 4 octobre à 19h à la maison du tourisme de Grenoble. La réalisatrice relate dans ce film les travaux d'une équipe de scientifiques franco-italiens qu'elle a suivie à 5000 m d'altitude, où ils ont relevé des pics de pollution dans l'Himalaya bien supérieurs à ceux enregistrés dans certaines villes européennes. Poussée par les vents, cette pollution s'accumulerait aux sommets des glaciers himalayens, formant des nuages bruns chargés de particules d'ozone et de carbone noir. Deux des chercheurs au laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement de Grenoble, Paolo Laj et Yves Arnau qui ont été membres de cette expédition, seront présents pour commenter le documentaire et répondre aux questions du public. Le film est une coproduction Arte, le Miroir, CNRS Images, l'IRD (Institut de recherche pour le développement et l'ICIMOD (Centre international pour le développement intégré des zones de montagne).
L´entrée est libre et gratuite dans la limite des places disponibles.


