Nous lutterons pour réaliser nos rêves, nous suivrons nos passions, parce que nous croyons que le sens de la vie est de suivre notre propre chemin. Le sens est de tracer notre chemin vers ce que l'on veut. Et au travers des difficultés, nous apprendrons de chaque chutes afin de pouvoir continuer.
2- Nos pas suivent l'instinct qui nous guide vers l'inconnu.
Prendre des risques, ce n'est pas parier, mais évoluer, changer la personne que nous sommes. Être libre c'est être soi-même, ne suivre personne, prendre ses propres décisions. C'est choisir. Choisir de former une famille, choisir d'aller au sommet, choisir un travail. Dans la montagne, nous traçons nos propres traces, nous décidons si nous descendons ou pas une cheminée, si escalader un sommet ou pas. Certaines fois nous faisons de bons choix, et d'autres non, mais nous faisons nos traces dans un endroit où il n'y a pas de chemins.
3- Nous en regardons pas les obstacles dépassés, mais ceux que nous avons devant.
Nous devons apprendre du passé, sans vivre en lui, puiser dans l'expérience vécue, dans le respect et la peur pour construire un futur solide. Ce n'est pas le passé qui nous fait vivre. Ce que nous faisons aujourd'hui ne doit pas être fait pour assurer nos lendemains. Nous vivons chaque instants du présent en regardant ce que nous avons devant les yeux.
4- L'idée n'est pas de chercher à être les plus rapides, plus forts ou plus grands. L'idée est d'être nous même.
« Jusqu'à quel point les difficultés extrêmes justifient des moyens extrêmes », se demande Walter Bonnati. L'homme a démontré qu'avec la technologie il est capable de construire quoi que ce soit. Mais, cela a-t-il un sens ? Nous devons apprendre à vivre avec moins, avec ce dont nous avons besoin pour être le plus humain possible, pour être le plus adapté possible à notre environnement, à la nature. Notre force ce sont nos pieds, nos jambes et notre corps, notre esprit.
5- Nous ne sommes pas coureurs, alpinistes ou skieurs...nous ne sommes même pas des sportifs...nous sommes des personnes.
Les émotions partagées ne s'ajoutent pas, elles se multiplient. Un sommet n'est pas un point géographique, une date et chrono. Un sommet, ce sont des souvenirs, des émotions stockées en nous, ce sont les personnes qui nous ont accompagnées ou qui nous attendent en bas. Nous sommes les personnes que nous aimons et admirons, qui nous accompagnent même quand elles ne sont pas physiquement présentes.
6- Nous ne sommes pas certain de réussir, mais nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre le bonheur.
La défaite c'est de ne pas essayer. La défaite c'est de ne pas savourer chaque pas du chemin, la défaite c'est ne rien sentir. Il y aura des coups de poings, il y aura de la souffrance et des objectifs qui resterons hors de portée, mais nous ne pouvons pas échouer si le chemin est plein d'émotions, même si nous n'arrivons pas à la cime.
7- Avec simplicité.
Nous irons à la montagne sans intermédiaires, sans assistance, sans aide externe, avec humilité, sans vouloir être supérieur à la montagne, parce que nous savons qu'elle est infiniment plus forte, et nous irons jusqu'où elle nous laisse aller. Nous apprendrons à vivre dans le monde réel, avec les rochers, les plantes et la glace, ce qu'il y a sous le ciment. Ce qui était là avant nous et sera là quand nous serons partis.
8. Le silence.
Nous ferons en sorte que nos pas ne se voient pas, suivant un chemin écologique, sans rien laisser d'autre que nos traces, que le vent effacera. La vrai vie est celle que nous avons à l'intérieur, et c'est dans le silence que nous pouvons nous explorer nous même.
9. Avec responsabilité.
Parce qu'en montagne il n' y a personne pour nous aider quand nous sommes en danger, nous ne pouvons pas abandonner le chemin parce qu’il n'y a pas de chemin, et qu'il n'y a personne pour nous féliciter quand nous atteignons nos objectifs. Parce que la montagne est loin de l'hypocrisie, qu'elle est toujours sincère. Nous sommes responsables de toutes nos actions, qu'elles nous fassent du bien ou du mal.
10- Que cherchons nous ? Peut être simplement vivre ?
Quel est le but final de toute entreprise, de toute aventure, de la vie elle même ? Atteindre des objectifs ou marcher vers eux ? Attraper l'horizon ou découvrir les paysages que nous traversons en marchant? La vie est la médaille de la ligne d'arrivée ou les émotions et les sentiments que nous avons collectionnés? Nous sommes des hommes forgés avec des rêves, des émotions et des sentiments. »
Kilian Jornet, décembre 2012.
(Nous nous excusons par avance pour les éventuelles erreurs de la traduction depuis l'espagnol, nous avons essayé de respecter au mieux le texte original.)
