La crête Charmoz-Grépon, l'une des arêtes les plus historiques, une légende de l'alpinisme Chamoniard. Il s'agit d'une jolie chevauchée entre gendarmes, cheminées, plaques et rappels, dans un cadre incomparable, celui des aiguilles de Chamonix.
La traversée Charmoz/Grépon représente l'une des arêtes les plus mythiques et longues du massif du Mont Blanc. Ouverte en deux années consécutives entre 1880 et 1881 par Alexandre Burgener, AF Mummery et Benedikt Venetz, c'est une grand course, avec plus de 1.280 mètres de parcours, très variée et sportive, qui oblige à avoir un bon odorat dans les crêtes et un excellent maniement des cordes si on ne veux pas faire un bivouac supplémentaire sur la paroi.
Fin Juin dans la vallée de Chamonix. Cette saison, nous sommes montés quelques jours plus tôt, avec l'idée d'escalader quelques voies classiques du massif. Cela fait des années que nous avions envie de découvrir l'arête Charmoz-Grépon, puisqu'elle représente un moment important de l'histoire de l'alpinisme. De plus, il s'agit d'une route que nous devrons peut être guider un jour, donc c'est une bonne idée de la contrôler.
Nous nous proposons de passer la nuit à la base du glacier de Natillons, où nous trouvons un bivouac de rêve, avec une très belle vue sur la vallée de Chamonix et assez confortable, même s'il s'agit de dormir sur le sol. L'après-midi antérieure nous réalisons une escalade éclair à l'Aiguille de la Meige, mettant à profit le fait que nous avons laissé le matériel de bivouac au pied de la paroi, sous un grand bloc dans un bon emplacement. Nous passons la nuit au-dessous de la Meige, avec un ciel plein d'étoiles et des températures plutôt froides pour l'été.
Vers 5:30 heure du matin nous remontons par le glacier de Natillons, en direction à la face ouest du Charmoz, et en un peu plus de 1h30 nous nous trouvons au pied de la paroi. Le début de la voie est évident et suit quelques marches suspendues à gauche d'une cheminée très caractéristique. Le terrain est facile, mais en même temps dangereux. Nous progressons en cordé courte, pour ne pas faire tomber des rochers, puisque l'escalade de cette première section passe par des tronçons de roche très décomposée. Les longueurs du sommet sont une cheminée d'environ 100 mètres, bien compacte dans laquelle nous trouvons quelques pythons qui marquent la route.
Cette cheminée donne accès à une brèche à 3.421m où nous pouvons profiter de quelques minutes de soleil et d'un petit pique-nique avant de commencer l'arête aiguisée. La journée est froide, à cause du vent de nord-ouest qui fait que sur le sommet du Mont Blanc on observe un nuage lenticulaire parfait. Pendant que nous nous arrêtons pour nous hydrater un peu, nous savourons la merveilleuse vue que nous avons du versant de l'Envers.
À partir de cet endroit commence la crête, où il faut contourner quelques gendarmes, des brèches et des monolithes parfaits, jusqu'à atteindre ce qu'on appelle le "Baton Wicks". là commence d'une longue descente avec de petits rappelles, des sauts et des traversées par le versant l'Ouest (Natillons). Le topo du vieux guide du Piola que nous avons emporté est assez confus, ce qui nous oblige à improviser. Le plus impressionnant de cette voie est la fissure Mummery. Une longueur bien travaillée dans laquelle il faut s'employer à fond, cotée V+ et que nous avons eu à passer en A0 puisqu'elle était mouillée.
La descente du Col des Natillons désert jusqu'au bivouac, nous la réalisons très rapidement, avec une bonne neige et une trace très marquée qui nous facilite beaucoup la descente. Nous arrivons au parking de Montenvers avec les dernières lumières du jour, les jambes et le corps fatigué mais très contents de la traversée. Nous avons passé deux journées magnifiques sur la partie Est des aiguilles de Chamonix, beaucoup moins transité que la zone de la Blatiere, du Peigne ou, l'Aiguille du Midi.
Données Techniques
Première ascension
Matériel |
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