Les situations dangereuses qui dépendent directement de l'escaladeur sont certainement les plus nombreuses, je dirais que dans le cas de l'escalade sportive elles supposent plus ou moins à 80% à 90% du total des situations dangereuses. Cette information est une épée de Damocles: en effet, nous pouvons contrôler ce genres de situation mais nous devons nous rendre compte que tout au long des années de pratique de ce sport, le fait de commettre des erreurs est impossible à éviter, ce qui peut avoir des conséquences funestes.
Tout cela me fait conclure que pour contrôler les situations dangereuses objectives, le facteur le plus important est sans doute notre conscience, la capacité d'être en alerte à tous moments, d'avoir une antenne afin de d'observer ce qui est en train de se passer autours de nous et nous rendre compte des situations potentiellement dangereuses qui peuvent se terminer en accident. Cet état d'alerte permanente ne veut pas dire être tendu ni stressé, au contraire, un excès de tension peut nous amener à ne pas détecter un problème, de la même façon qu'un excès de relaxation. A partir de cette attitude alerte, les outils qui nous permettent d'agir correctement sont notre connaissance technique et notre bon sens. Une bonne façon d'éviter les situations dangereuses est de prendre de bonnes habitudes, de sorte qu'un manque d'attention ponctuel ne se transforme pas en un problème, car antérieurement et de manière automatique nous avons fait de la prévention. Nous verrons donc ci-dessous les situations subjectives potentiellement dangereuses, et comment nous devrons les gérer pour éviter les accidents, et qu'elles sont les bonnes habitudes qui peuvent minimiser ces risques.

Choisir un compagnon ne devrait être quelque chose de banal. La personne qui va nous assurer a clairement notre vie entre ses mains, et nous devrons donc agir en conséquence. Il est habituel, dans les zones d'escalade populaires, de voir une ambiance tranquille où des gens que nous ne connaissons pas se prêtent volontairement à nous assurer ou nous demande de la faire. Certains accidents graves ont été directement entraînés par la personne en charge d'assurer. Le savoir ne pourra pas éviter l'accident mais pourra nous aider à décider d'accepter ou non ces propositions. Il y a quelques années, un grimpeur à eu accident à Rodellar (Espagne), parce que le gars qui l'assurait avait décidé de ne pas le regarder durant toute la voie, car il voulait l'essayer à vue plus tard! L'escaladeur est tombé au milieu de la voie et la personne chargée d'assurer n'a pas arrêté sa chute car il ne l'a pas vu. Le grimpeur s'en ai tiré avec de multiples fractures et un an de réhabilitation durant lequel il a du marcher avec des béquilles.
Choisir une voie trop au dessus de nos possibilités peut être dangereux, car si nous cherchons constamment nos limites, nous pouvons tomber n'importe où, même dans les endroits où nous ne devrions pas le faire, car beaucoup de voies, même si elle sont sportives, ont des parties compliquées. De plus, nous ne nous sentirons pas sûrs au niveau des ancrages, ce qui peut être dangereux, surtout lors des premiers. Un escalader catalan connu a eu un accident sur une parois artificielle de la Fuixarda, en essayant une voie trop difficile pour lui, à cause d'un pari.
Encordage

- Une bonne habitude à prendre, est d'avoir un moment de calme et de silence quand nous faisons le nœud. Le fait de se taire et de demander que l'on ne nous parle pas, favorise notre attention au moment crucial de faire le nœud.

Avant d'escalader


- L'orientation de l'appareil doit être correcte. Nous pouvons tirer un bon coups en direction du grimpeur pour vérifier qu'il se bloque correctement.
- Vérifier, et faire vérifier par notre compagnon la position de l'appareil nous apporte de la sécurité. C'est une bonne habitude. Cela veut dire que le grimpeur vérifie lui aussi que l'appareil est en place et fonctionne bien avant de commencer la voie. Je dois confesser qu'un joie j'ai arrêté une chute assez longue d'un compagnon, après avoir noté que j'avais forcé plus que d'habitude avec la main droite. Je me suis rendu compte que j'avais mis l'assureur à l'envers. Heureusement, l'habitude de mettre la main droite sur la corde avait évité un accident.

Les premiers mètres
Vous vous êtes déjà demandé à quoi sert la corde jusqu'à ce que le premier soit arrivé au premier ancrage? La réponse est évidente: à rien. Le premier de cordée peut tomber pour beaucoup de raisons avant d'avoir atteins le premier ancrage: une prise cassée, une erreur technique, un manque de force dans un mouvement...
Le "suivi" est une technique de bloc qui est une bonne habitude durant les premiers mètres, et avant que le premier ai atteint un ancrage. Cela consiste à "suivre" les mouvements du grimpeur avec les bras fléchis à demi, juste en dessous de lui, de façon à le retenir un peu en cas de chute. L'idée est d'éviter qu'il tombe sur le dos directement sur le sol.

- Enlever les dégaines du second et troisième ancrage quand nous redescendons, de cette façon le premier reste toujours en place.